JACKIE VAUTOUR,UN ACADIEN OU UN METIS? FAUT FAIRE UN CHOIX

JACKIE VAUTOUR,UN ACADIEN OU UN METIS? FAUT FAIRE UN CHOIX

Messagepar admin » Mar 15 Fév 2011 21:24

JACKIE VAUTOUR, UN ACADIEN OU UN METIS ? FAUT FAIRE UN CHOIX NATIONAL

Pour moi comme Métis le jugement de Jackie Vautour par le juge Arsenault est une grande victoire pour les Métis et tout ceux qui se sont toujours identifiés comme tel depuis l'organisation du mouvement Métis du début des années 1970 au Québec et en Acadie et qui n'ont jamais dérogé de cette identité Métis depuis leur naissance.

Ce jugement démontre ce que la Nation Métis au Québec et ailleurs ont toujours tentés de défendre en expliquant clairement la différence ente être un Métis et des personnes métissées qui prétendent être Métis du jours au lendemain et qui agissent comme des opportunistes culturels. Je m'explique.

Le 17 décembre dernier, à Moncton, le juge Pierre W. Arseneault a rendu un jugement concernant la revendication de Jackie et Roy Vautour. Jackie Vautour un Acadien pur laine pour la plupart de sa vie affirmait avoir le droit de pêcher des coques dans les eaux du Parc Kouchibouguac en vertu des droits de Métis car cette famille Vautour affirme que depuis quelques années qu'elle n'est plus une famille Acadienne mais une famille Métis parce qu'elle a des ancêtres mi'gmaqs dans leur généalogie et que cela fait d'eux des Métis.

Le juge Arseneault a rejeté leur requête en affirmant que les défendeurs n'ont pas été en mesure de prouver qu'ils appartiennent à une communauté métisse historique établie et qu'en conséquence , car leur village natale à toujours été historiquement un village acadien, ils ne peuvent pas se réclamer des droits à titre de Métis.

Le juge a refusé de trancher sur la question de l”identité Métis de Mr Vautour mais a touché de plein fouet la question de l'appartenance de Mr Vautour à une communauté Métis historique tel que décrite dans la cause Powley. Le juge a démontré que la communauté de Mr Vautour était et a toujours été historiquement une communauté Acadienne.

Dans son jugement, le magistrat reconnaît qu'il y a eut beaucoup de mariages entre les Français/Acadiens et les Mi'gmqs et les Malécites tout comme il y en a eut avec plusieurs français au Québec. La proximité de ces Nations a entraîné de nombreux échanges culturels, mais le juge considère que cela n'a pas causé la naissance de communauté Métis dans cette région même si ces Acadiens qui reconnaissent aujourd'hui qu'il sont métissés, ils ne ce sont jamais identifiés comme Métis avant la cause Powley de 2005.

Au-delà des arguments juridiques des uns et des autres, oui il faut quand même appuyer le combat que mène Jackie Vautour comme un Acadien pour démontrer que le Parc Kouchibouguac est illégal et que son expropriation l'est également. Faut aussi se demander pourquoi le peuple acadien n'a pas intervenu plus férocement pour appuyer les revendications de Jackie Vautour jusqu'à la fin?

La question qu'il faut se poser en toute honnêteté est le pourquoi qu'il a choisi en court de route d'utiliser le métissage comme élément de défense dans son argumentation juridique.

En agissant de cette manière, il a certainement ajouté un nouvel élément à la question identitaire des francophones du Nouveau-Brunswick comme Acadien et ceux du Québec comme Québécois . Dans une perspective nationale comme celle de la Nation Acadienne, celle de la nation Québécoise, celle de la Nation Canadienne , celle des Premières Nations, celle de la Nation Métis, celle de la Nation Inuit, pouvons nous comme Métis être aussi des des Acadiens ou des Québécois ?

Ceux qui s'identifient comme des Acadiens ou des Québécois eux ne ce reconnaissent pas comme des Autochtones reconnus dans la constitution canadienne comme le font les citoyens de la Nation Métis. Voila donc toute la différence culturelle, sociale et politique et aussi nationale entre Acadien, Québécois et Métis .

Est ce que de reconnaitre un métissage sanguin dans notre généalogie fait de nous des Métis lorsque l' identité Métis relève primordialement d'une continuité culturelle Métis ?

Peut-on être perçu comme des opportunistes en utilisant notre métissage sanguin pour les besoins d'une cause comme celle de Jackie Vautour ou celle de Corneau au Québec ou de d'autres causes à prétention Métis au Québec?

As-t'on jamais vu des Citoyens des Premières Nations utiliser des arguments de métissage et affirmer qu'ils sont aussi français ou anglais dans des causes revendicatives ? Mais non car ce serait comme s'ils abdiquaient leur identité nationale à leur Première Nation.

Pourtant, les actions de Jackie Vautour devrais nous amener à nous interroger au sujet de la question Métis et qui sont les Métis au Canada et l'engagement national qu'exige ce choix dans toute sa distinction autochtone.

Avec tout le respect que j'ai pour Jackie Vautour que je reconnais comme un grand Acadien métissé, la population Acadienne et Québécoise doit comprendre et reconnaitre qu'elle ne peut pas se servir de ce métissage pour revendiquer ou prétendre être des autochtones dans des courts de justice sans au préalable avoir démontré clairement, avoir maintenu et faire valoir leur identité Métis depuis leur naissance en continuité culturelle avec leur clan familial Métis.

Cette prétention Métis de ces Québécois et de ces Acadiens qui revendiquent des droits de Métis qui pour la plupart du temps tournent autour de la protection de camps de chasse, de la chasse et de la pêche sans aucun engagement social, culturel et politique aux côtés des Premières Nations nuit principalement aux revendications d'une reconnaissance légitime des Métis au Québec et en Acadie par les Premières Nations et les gouvernements, ceux qui ont toujours vécu cette continuité culturelle Métis.

Ce sont plutôt nos clans familiaux bien identifiés et insérés dans les écrits des archives historiques du Canada qui sont historiques. Les Métis étaient des gens libres toujours sans terre ou réserve mises à leur disposition toujours à l'affût d'un déménagement ou ils s'étaient temporairement établis comme des squatters à la proximité d'une communauté francophone ou anglophone ou d'une réserve des Premières Nations.

De plus l'histoire continu et se répète car de nouveaux Métis naissent chaque jours de l'union entre un citoyen ou citoyenne des Premières Nations et ceux des nouveaux arrivants, et certains d'entre eux subissent toujours ce rejet subtile des Nations qui les ont conçus.

Sauf que cette fois-ci ces autochtones, métissés de première génération, ont aujourd'hui une alternative de ne pas joindre la Première Nation de leur père ou de leur mère et maintenir leur identité autochtone dans la réalité de ce qu'ils sont et dans le respect de leurs parents. Ils peuvent joindre la Nation Métis auquel ils pourront vivre pleinement leur métissité, même s'ils peuvent par droits acquérir une reconnaissance selon la loi sur les indiens. Ils pourront s'épanouir culturellement et pleinement comme des Métis et maintenir leur identité et leur citoyenneté à la Nation Métis tout en étant inscrit selon la loi sur les indiens.

La loi sur les indiens n'est pas et ne sera jamais le synonyme de l'identité sociale, culturelle et nationale des autochtones du Canada encore mois de celle des Métis. La définition Métis a dépassé la définition territoriale exclusive que le Conseil National des Métis tente d'imposer au sens juridique au gouvernement du Canada et de faire enchasser dans un accord. Être un Métis est une identité qui se situe au niveau du coeur et de la raison et domine toute définition juridique que les gouvernements tentent de faire imposer.

Il reste aujourd'hui à démontrer au Gouvernement du Québec que la Nation Métis au Québec ne reconnait pas la cause Powley comme la pierre angulaire nécessaire à la reconnaissance des Métis car ce concept canonique de communautés historiques du Québec et de l'Acadie ne fait pas parti de notre histoire Métis mais bien celle des Québécois et des Acadiens.

Tant qu'aux Acadiens ils devront éventuellement faire ce même choix national, être de nationalité Acadienne ou être de nationalité Métis et non les deux. Rien qu'une de ces deux identités est reconnue et protégée dans la section 35 de la constitution canadienne comme étant des autochtones. Ce n'est que celle de l'identité Métis des citoyens de la Nation Métis.
Claude Aubin
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